Le football professionnel est le premier organisateur de spectacle vivant en France. Il draine chaque année 10 millions de spectateurs dans les stades et plus de 100 millions de téléspectateurs. Sans compter le chiffre d’affaire colossal de la publicité, des droits télévisuels et du marketing. Qui est dopé ? Les joueurs ou les spectateurs ? Pâturage miraculeux où l’on ne doit pas réfléchir, et où l’on peut se défouler en broutant.
Ce « sport populaire aux valeurs simples et saines », est une métaphore idéale pour parler des contradictions, des violences, mais aussi des rêves de notre communauté.
En me basant sur des faits réellement survenus, avec l’aide du thérapeute professionnel Carlo Tolazzi, j’ai voulu raconter une histoire à contre-courant autour de ce monde doré et ambigu, de ses idoles, au moment pénible où ils prennent conscience, où ils jettent le masque. Et en même temps, et malgré tout, manifester l’amour pour ce jeu lié aux souvenirs d’enfance, imperméables aux hypocrisies de cet absurde et grotesque théâtre.
J’aimais le football, parce que c’était un jeu. Quand je courais après un ballon, c’est-à-dire toujours, j’imaginais que j’étais tel ou tel champion. Toute une rue, toute une ville, un pays entier courait après ce même ballon. Chacun pour des raisons différentes, secrètes.
Fabio Alessandrini